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l'exigeante
21 juillet 2011

Jeeves

C'est l'un de mes cousins qui me l'a fait découvrir. Outre-manche, Jeeves et Wooster sont aussi célèbres que Holmes et Watson, mais ici c'est une autre histoire. Personnages de l'extrêmement prolifique P. G. Wodehouse, Wooster est un jeune aristocrate anglais de l'entre-deux guerres, et Jeeves, son majordome. Wooster, qui n'aime rien tant que faire bamboche avec ses amis, a l'art et la manière de se fourrer dans des situations inextricables, d'où seuls le sang-froid et l'intelligence de Jeeves peuvent le sortir. Il faut dire que Wooster est constamment en proie à des oncles colériques, des tantes redoutables et de jeunes anglaises qui décident de l'épouser sans vraiment lui permettre de donner son avis... Mais qu'il s'agisse d'aider un copain très maladroit, d'échapper à une harpie ou à un gendarme zélé, Bertie Wooster ne se départit jamais de son humour. Le style de Wodehouse est typiquement britannique, c'est à la fois les Monty Pythons et Blackadder, cet humour pince-sans-rire inimitable, que j'aime tant... Et le cadre dans lequel se situent les romans de Wodehouse (l'aristocratie anglaise de la première moitié du XXème siècle), avec ses indispensables cottages à la campagne, son five-o-clock tea incontournable, ses jeunes gens énergiques, ses domestiques diligents, et sa douce oisiveté est délicieusement désuet. Idéal pour se détendre, une lecture toujours rafraîchissante. Et quand on sait que Wodehouse a écrit plus de 90 livres, c'est autant de plaisir en perspective... Un petit aperçu qui vous donnera, je l'espère, envie de faire un petit séjour à Steeple Bumpleigh en compagnie de Wooster et de Jeeves : "-Mademoiselle Hopwood est venue quand Monsieur dormait encore, Monsieur. -Vraiment ? J'aurais bien voulu la voir. -Cette jeune dame eut souhaité pénétrer dans la chambre de Monsieur et faire lever Monsieur en se servant d'une éponge mouillée, mais je l'en ai dissuadée. Il valait mieux, à mon avis, que le repos de Monsieur ne fût point troublé." Et un autre : "Quand, à peu près 18 mois auparavant, la nouvelle m'avait été transmise par des informateurs sûrs, que ma tante Agathe qui depuis des années était veuve - on l'avait quittée, comme on dit, pour un monde meilleur-, quand j'appris, dis-je, qu'elle était sur le point de faire une nouvelle incursion dans les terres du mariage, mon premier sentiment, comme c'était bien naturel en pareil cas, avait été une douce pitié pour le pauvre imbécile réduit à la conduire à l'autel. Car il s'agissait de ma redoutable tante qui est femme à avaler des tessons de bouteille et à organiser des sacrifices humains sous les rayons de la pleine lune".

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