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l'exigeante
13 septembre 2015

Le silence du vent

Un auteur dont j'ai entendu parler plusieurs fois, et dont j'avais noté le nom dans un coin de mon cerveau : Louise Erdrich, américaine, d'origine allemande et amérindienne.

Une couverture qui m'attire l'œil : l'édition en poche de son roman "Dans le silence du vent", qui a été récompensé par le National Book Award. (je peux me montrer sensible ou parfaitement insensible à la mention d'un prix littéraire...)

Et suffisamment de trajets en train pour venir à bout des quelques 500 pages en trois jours.

C'est un roman, non pas un "grand" roman mais un bon roman : très prenant, dont on n'imagine pas interrompre la lecture, un "page turner"; qui pourra plaire à divers niveaux : j'ai d'abord aimé lire une histoire qui se déroule dans une réserve indienne, dans le Dakota, et dont le narrateur est un adolescent. Son père est juge au tribunal "tribal", et sa mère travaille dans l'admninistration tribale : elle enregistre les naissances, calcule le pourcentage de "sang indien", qui déterminera si telle personne est indienne ou non.

On entre dans le système raciste des États-Unis, où chacun, selon sa "race" a des prérogatives et des droits différents : le juge tribal par exemple, ne peut pas juger de non-amérindiens; et si un crime est commis en dehors des limites de la réserve, le juge tribal n'est pas compétent pour le juger, même si la victime est indienne.

Ces caractéristiques du système juridique américain sont au cœur du roman, puisque la mère du narrateur, Geraldine, est agressée et violée dès le début du roman. L'enquête, les conséquences judiciaires, et surtout les répercussions de ce crime dans la vie de cette famille, tout cela est raconté et fournit une sorte de "polar"; mais le livre va bien au-delà de ça.

Ce sont les multiples personnages, et leur derscription fouillée, qui rendent ce roman riche, plein, vivant.

Il y a d'abord le narrateur, Joe, treize ans, qui en traversant cette épreuve va beaucoup en apprendre sur ce que signifie "être un indien"; mais on le voit aussi évoluer avec ses trois amis, comme tous les garçons de cet âge, à travers le désir amoureux, l'entrée dans le monde des adultes, l'indépendance gagnée petit à petit.

On s'attache aussi à Mooshum, son grand-père, un sémillant centenaire, qui incarne la mémoire de son peuple, raconte plusieurs légendes fondatrices; à Sonja, la belle tante de Joe, ancienne strip-teaseuse, pour qui le jeune garçon éprouve des sentiments mélangés...

Bref, je pense que ce roman, à la fois polar, roman initiatique autour d'un adolescent, galerie de portraits, peinture de la vie quotidienne d'une réserve indienne au cours d'un été à la fin du siècle dernier, peut plaire à tout le monde, et que chacun y trouvera la part qui lui parle plus particulièrement...

 

Il m'a fait repenser à un autre roman, un pur polar celui-ci, "Aurora Minnesota", qui se passe également dans la communauté amérindienne. On y croise aussi la figure du Windigoo, sorte de croque-mitaine indien...

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