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l'exigeante
18 septembre 2013

Petit rattrapage de rentrée

Je ne suis pas, loin s'en faut, de ses blogueuses qui comme George mettent un point d'honneur à rédiger un billet sur chaque livre lu. D'abord parce que parfois, je n'ai rien à dire sur un livre. Par exemple, j'ai lu quatre Michael Connelly cet été, ce qui doit porter à une douzaine le nombre de polars de cet auteur que j'ai lus... Je ne vois pas trop l'intérêt de les chroniquer tous. (Déjà, l'intérêt de les lire tous est relativement contestable : ça se lit vite, ça me détend, c'est une lecture parfaite entre deux livres "importants", quand on a du mal à sortir d'un livre exigeant...) La production de l'auteur est à peu près égale (bon, certains sont meilleurs que d'autres, bien sûr, mais les "ficelles" sont les mêmes dans chaque volume), et je ne pense pas que ça vaille la peine de me fendre d'un billet pour présenter l'intrigue de chacun (y'a la quatrième de couv', pour ça), ou pour dire toujours la même chose, à savoir "distrayant mais pas indispensable" : vite lu, vite oublié.

 

Ensuite, il y a des livres sur lesquels j'ai envie de dire plein de choses, mais sans arriver à trouver mes mots. Parfois, je commence un billet, puis en relisant mes platitudes, je me dis qu'il vaut mieux se taire plutôt que de faire juste du "bruit" inutile autour d'un livre qui m'a touchée.

Il y a aussi les livres immenses, les grands classiques, ou les livres que tout le monde a déjà lu, et, partant, déjà chroniqué. J'ai lu "à l'Ombre des Jeunes Filles en Fleur" cet été... je doute fort avoir quoi que ce soit de pertinent à rajouter sur le sujet. Quand à donner envie de le lire à mes "lecteurs"... je suppose que les 20 personnes qui sont venues sur ce blog connaissent déjà l'existence de Proust, et que si elles ont envie de le lire, elles n'attendent pas après mon avis.

 

Et enfin, il y a l'oubli et la procrastination. La procrastination, c'est un des traits principaux de ma personnalité. Si j'ai des copies à corriger ou du rangement à faire, il est fort probable que je décide plutôt d'écrire un billet de blog. En revanche, si je commence à me dire "tient, il faudrait que je rédige les billets sur ces 4 ou 5 bouquins", il y a fort à parier que je décide plutôt d'aller faire la vaisselle.

Et l'oubli... Un mois ou plus après avoir lu un livre qui, sur le moment, m'a peut-être marquée, il peut ne plus en rester grand chose. Disons que ce sont des livres qui ne font que passer : je ne vais pas chercher à les retenir.

DONC, et en totale contradiction avec ce que je viens d'écrire, un petit récapitulatif des livres lus cet été. Pas de réelle critique, juste quelques mots ou un lien...

- Chagrin d'école, de Daniel Pennac, sorti en 2007. Ça faisait longtemps que j'avais envie de le lire... C'est aussi bon et aussi fondamental, à mon avis, que Comme un Roman du même Pennac. Sur l'enseignement, sur la difficulté d'être un élève, sur la souffrance du cancre, mais un livre d'où ressort toujours l'espoir, l'amour du métier, l'amour des élèves... Un livre nécessaire.

- Lumière Morte, Los Angeles River, Deuil Interdit, et La Défense Lincoln, de Michael Connelly, donc. (cf plus haut)

- Rosa Candida, de l'islandaise Audur Olafsdottir. De la chick-list nordique, un peu à la Tombe Du Mec d'à Côté... Plaisant et mignon, mais 1) tout le monde l'a lu, donc si vous voulez une critique, vous avez l'embarras du choix, et 2) parfaitement dispensable...

- À l'Ombre des Jeunes Filles en Fleur, là, idem, ne comptez pas sur moi pour rédiger une quelconque critique. En revanche, j'ai pris beaucoup de plaisir à écouter l'émission de France Inter "Un été avec Proust", disponible ici en podcast. 
Mon exemplaire de Proust, trouvé chez le bouquiniste, porte une étiquette de prix orange, il a été acheté 37 francs et cinq centimes chez "Mammouth". Qui donc achète Proust chez Mammouth ? C'est une réimpression de 1993, en folio. Y a-t-il jamais eu un "Mammouth" ici ? ... et il a été lu, ce Proust : je croise ça et là, y compris à la fin du livre, des passages soulignés (sur lesquels je ne me serais d'ailleurs pas arrêtée, la plupart du temps.)

- Les Débutantes, de J. Courtney Sullivan. Là aussi, typiquement le livre qui se lit vite et s'oublie pareil. Un genre de "club des cinq", sur le campus d'une université américaine réservée aux filles... J'ai lu beaucoup de critiques enthousiastes, mais j'avoue que je ne considère pas ce type de romans comme étant de la littérature. C'est un divertissement bien fait.

- Philip Roth, Indignation. C'est le premier livre de Philip Roth que je lisais : sorte de "trac" face à ce géant de la littérature américaine, qu'il "faut" avoir lu, qu'il "faut" connaître... J'ai donc démarré par ce petit volume paru en 2008, et traduit en français en 2010. L'histoire d'un jeune américain, étudiant dans les années cinquante, alors que la guerre de Corée fait rage. Sa révolte, son incapacité à accepter l'hypocrisie, m'ont beaucoup plu. De plus le style de Roth est très simple, très facile à lire, alors que j'imaginais une écriture compliquée, allez savoir pourquoi. Bref. Je récidive prochainement avec Le Complot Contre l'Amérique.

- Les Femelles, de Joyce Carol Oates. J'aurais voulu faire un billet pour le challenge Oates, mais bon, tant pis. Ce sont des nouvelles, assez courtes, toutes violentes. Le titre original est "Les femelles de l'espèce", qui rend mieux je crois, l'atmosphère du livre. Ces femmes, ces jeunes filles, ces petites filles, sont toutes victimes de l'oppression d'un homme, ou (plus rarement) de la société. Et leur seule échappatoire est la violence. Acculées par mille paroles, regards, gestes, elles finissent par réagir, et provoquer un drame. Passionnant, très dur, l'acuité de l'écriture de Oates... Je n'aime pas trop lire des nouvelles, cela dit, donc je n'en garde pas un souvenir impérissable (il y en a toujours qui sont plus faibles dans un recueil, ce qui nuit à la force des plus intéressantes.)

- La Conversation Amoureuse, d'Alice Ferney : toujours ce style un peu désuet, un peu policé, d'Alice Ferney... Mais celui-là m'a plu, m'a tenue en haleine jusqu'au bout... Une histoire d'amour, qu'un homme et une femme tissent avec leurs mots, au cours d'une soirée... Probablement mon roman préféré de cet auteur, dont j'ai lu quatre ou cinq livres.

- Le Potager des Malfaiteurs ayant échappé à la pendaison, d'Arto Paasilina : en panne de livre, le dernier jour sur l'île de Ré (j'ai horreur de ça ! pourtant j'avais prévu large, il me semblait !), il a donc fallu que je choisisse parmi les quelques poches présents au supermarché du coin. Je n'ai pas encore lu le Lièvre de Vataanen (mais je l'ai acheté depuis); j'ai donc choisi un peu par hasard ce volume, qui m'a amusée, dépaysée, embarquée sur le cercle polaire, dans un immense domaine agricole bio, où un inspecteur de la police d'Helsinki, chargé d'enquêter sur des disparitions mystérieuses, va bientôt se trouver vraiment comme chez lui... Sans avoir l'air d'y toucher, avec beaucoup d'humour, l'auteur nous invite à nous positionner moralement... Et dans une actualité comme celle d'aujourd'hui, où on invoque le droit à se faire justice soi-même, la lecture de ce livre me semble salutaire.

- Une Rencontre, de Kundera... Un recueil d'articles qui reprennent ses thèmes de prédilection, déjà présents dans l'Art du Roman et Les testaments trahis : le roman, Léos Janacek, le métier de romancier, l'artiste, l'Europe, et surtout, lui-même... Autant j'ai adoré les premiers romans de Kundera, autant, depuis qu'il écrit en français, ses essais (si on peut les appeler ainsi) me semble être ce qu'il produit de plus passionnant...

- La Foi d'un Écrivain, de Joyce Carol Oates. Là encore, ce sont des articles, parus dans diverses revues, sur le métier d'écrivain, qui vont des conseils à un jeune écrivain à un "guide de lecture" des auteurs américains contemporains. Intéressant, quand on s'intéresse à l'écriture, à la littérature américaine, et à J C Oates, mais bon, dans le style, je trouve la réflexion de Kundera beaucoup plus aboutie. Les nouvelles, comme les écrits théoriques de Oates manquent, je trouve, du "souffle" présent dans ses grands romans. Malgré tout, j'aime ce qu'elle dit de la lecture : "Pourquoi certains d'entre nous, écrivains comme lecteurs, font-ils de ce monde "autre" une culture dominante dans laquelle, parfois à l'exclusion du monde réel, ils sont capables de vivre ?"

- Les particules Élémentaires, de Houellebecq. Je n'avais jamais lu Houellebecq avant cet hiver, je l'ai découvert avec La Carte et le Territoire. Je ne sais pas pourquoi, je l'imaginais ennuyeux ou alambiqué. Pas du tout. C'est drôle (enfin si on aime un certain humour, noir et cynique), enlevé, ça se lit très facilement, et j'aime assez l'image désabusée qu'il a des hommes...

- Le Chant des Pistes, de Bruce Chatwin : j'aime infiniment les écrivains voyageurs (Tesson et Bouvier, essentiellement), Chatwin trônait sur mes étagères depuis longtemps, là aussi, une appréhension, la peur de ne pas arriver à lire "ça", de le trouver ennuyeux ou trop compliqué... Et pourtant c'est un vrai régal de lecture, autant la partie "récit de voyage" en Australie, la rencontre avec des gens très différents, le russe cultivé, défenseur des aborigènes, les aborigènes, les européens qui vivent dans la réserve aborigène, etc..., que la partie "aphorisme", où il livre de manière très décousue sa réflexion sur le nomadisme, sur le besoin qu'a l'homme de marcher, d'aller voir ailleurs, émaillé d'exemples trouvés dans ses nombreux voyages à travers le monde...

Voilà, c'est sans compter ceux dont j'ai réussi à écrire quelque chose durant l'été, Kasichke, Franzen, Mo Hayder, Tsvetaeva...

 

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Commentaires
G
Tu me fais rire ;) ! parce que si on considère toutes tes remarques finalement on ne parlerait d'aucune de nos lectures ;) ! En même temps ce n'est pas faux, mais je crois que ce qui intéresse tes "lecteurs" c'est TA lecture, ce que tu en as retenu, ce que tu as aimé. Même si un livre a été abondamment chroniqué chacun en a fait sa lecture, y a vu telle chose plutôt que telle autre. En te lisant je me disais que tu te sous-estimes beaucoup trop ;) !!!
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